Qui Sommes-Nous ?

Le mouvement Innocence en Danger a été fondé à Paris en 1999 par Homayra Sellier afin de lutter contre les violences, notamment sexuelles, infligées aux enfants. Désormais une organisation mondiale, Innocence en Danger se compose de groupes d’action et de bureaux juridiquement indépendants dans plusieurs pays, avec des axes d’intervention spécifiques pour protéger les enfants et les adolescents contre toutes les formes d’abus sexuels. 

Activités, buts et missions 

• Sensibilisation, information et mobilisation sur le sujet : Publications, conférences, colloques, intervention au sein des écoles, de l’école de la Gendarmerie Nationale, de l‘Ecole Nationale de la Magistrature.
• Mise au point et traduction des programmes éducatifs pour les parents, les enfants et les enseignants dans le but d’une utilisation responsable et sécurisée d’internet et des réseaux sociaux
• Constitutions de partie civile dans un grand nombre de procès pour des faits de viols, maltraitances et violences faites aux enfants et l’accompagnement des victimes dans les procédures juridiques.
• À partir de 2017, IED a décidé d’investir ses ressources et de mettre à profit son vaste réseau de spécialistes pour contribuer à la recherche médicale dans le domaine des abus sexuels sur mineurs grâce au partage d’informations et à l’attribution de bourses de recherches.
• Organisation des séjours de résilience pour les victimes de violences sexuelles. Ces séjours ont été initiés en 2002 par Homayra Sellier, la fondatrice de l’organisation, et accueillent jusqu’à 100 victimes par an (tous frais payés) dans 4 pays. Les séjours de résilience sont le point de départ d’une réelle reconstruction pour les victimes. Des experts allemands, français et suisses attestent que ces ateliers renforcent et favorisent la résilience.

J’étais déjà engagée dans la protection des enfants en Asie et en Inde depuis plusieurs années, mais en 1998, un reportage poignant sur le sujet a été le catalyseur d'un changement profond en moi. Je n'ai pas pu fermer ce magazine comme si de rien n’était, ni me dire que ce n'était pas mon problème.

Peut-être est-ce en raison de mes racines iraniennes et de mon exil vécu depuis mon adolescence que j'ai ressenti avec acuité cette absence de sécurité et de protection.

Chaque année en France, 166 000 enfants sont victimes de violences sexuelles, un chiffre alarmant qui ne prend même pas en compte les cas non signalés. Cela signifie qu'un enfant subit un viol ou une agression sexuelle toutes les trois minutes dans notre pays. 

Il est impensable d'attendre des victimes qu'elles changent les règles d'un système qui les maltraite. C'est à nous, adultes et défenseurs de la justice, de prendre les devants et de faire entendre leur voix.

Notre expérience sur le terrain et devant les tribunaux nous enseigne que ces criminels ne sont pas des monstres anonymes, mais des individus ordinaires occupant des professions de confiance au sein de notre société. Ce sont nos voisins, nos amis, nos collègues – des personnes charmantes, qu'ils soient cadres supérieurs, pompiers, professeurs, ouvriers, artisans ou journalistes, qu'ils soient retraités ou trentenaires, de gauche ou de droite. Ils sont aimables et serviables, allant chercher leurs enfants à l'école, mais ces mêmes individus se perdent dans les méandres du Net, participant à des forums obscurs où ils visionnent, proposent et commandent des actes abominables envers des enfants.

Ces « autres » sont parmi nous. Ce sont M. et Mme Tout-le-Monde.

A titre d'exemple, je pense à l’affaire Bolhem Bouchiba, dans laquelle Innocence en Danger s’est constituée partie civile, représentée par Me Nathalie Bucquet. Cet homme, figure du cinéma d'animation, commanditait des viols en ligne et en direct sur des enfants philippins. Ou bien ce père de famille qui vivait avec ses enfants dans le nord de la France, travaillait dans un supermarché, pourtant recherché par la police du monde entier et considéré comme un des dix hommes les plus dangereux au monde.

Les violences sexuelles se perpétuent souvent derrière des portes closes, et trop souvent, il ne reste que la parole de la victime contre celle de l'agresseur. Notre combat consiste à extraire de chaque affaire des preuves tangibles et à nous battre pour que la voix de la victime soit entendue et crue.

Notre mission est d'offrir à ces enfants l'opportunité de ne pas rester prisonniers de leur passé, de ne pas être condamnés à vivre dans l'ombre de leur souffrance. Les programmes de résilience d'Innocence en Danger, que j’ai initiés en 2002, ont été soigneusement conçus dans cette optique.

Chaque enfant soutenu devient un symbole de résilience. Ils apprennent que, malgré les épreuves, il est possible de se reconstruire et de redonner un sens à leur vie.

En résumé, l’accompagnement des enfants victimes de violences est un voyage émaillé d'émotions, de défis, mais aussi de réussites. C'est une aventure humaine où chaque sourire et chaque rêve retrouvé promettent un avenir meilleur.

Nous sommes tous responsables du monde que nous laissons à nos enfants. Et je suis convaincue que les maltraitances, tant physiques, psychologiques que sexuelles, comptent parmi les fléaux que nous pouvons contrer. Un jour, nos enfants nous jugerons sur ce que nous avons fait pour eux et je souhaite qu’ils sachent que lorsque nous étions face à l’épreuve, nous ne les avons pas simplement ignorés.

Innocence en Danger n’est pas une œuvre de charité, car lutter contre les discriminations, les préjugés et les injustices n’est pas de la charité. Au contraire, c’est croire en la vie, investir dans l’avenir, nourrir le potentiel dans chaque petit homme ou femme en devenir. Je suis heureuse de lutter pour les vies de tous ces petits super-héros luttant silencieusement, loin des feux médiatiques.

Ensemble, continuons à leur tendre la main et à apporter l'espoir là où il est le plus nécessaire.

Chaque bureau national est enregistré en tant qu’organisation à but non-lucratif et est sous le contrôle des autorités locales. Notre travail dans chaque pays a eu un grand impact dans le domaine de la protection de l’enfance à bien des égards. Nous organisons des conférences, nous accompagnons les victimes au tribunal, nous travaillons avec les Forces de l’ordre et nous mettons en place des campagnes de sensibilisation.

En Allemagne, Innocence en Danger met l’accent sur la création d’un environnement sécurisé sur la toile pour les enfants et les jeunes. Nous mettons en œuvre nos programmes de prévention à l’échelle nationale dans les écoles. Nous organisons trois à quatre semaines d’atelier artistique par an et parrainons des victimes de violences et de trafics sexuels.

En Belgique, notre travail a commencé au printemps 2018 ; et pour le moment aura pour but le soutien et l’accompagnement des victimes et leurs parents dans leurs procédures juridiques.

En Colombie, nous organisons deux séjours par an avec près de 40 enfants par session, un certain nombre d’entre eux ayant été envoyés par le système judiciaire local ; d’autres provenant de milieux très pauvres et des enfants de la rue. L’objectif de ces séjours est de leur proposer des thérapies cognitives, de leur apprendre à contrôler leur violence et leur faire découvrir l’artisanat. Nos séjours en Colombie sont supervisés et organisés par l’un des experts les plus titrés et renommés de l’EMDR.

En France, notre mouvement regroupe tous les acteurs militants de notre société : spécialistes d’internet, juristes, experts de l’enfance, décideurs des mondes politiques, économiques et médiatiques. Notre but est de sensibiliser l’opinion internationale aux fléaux croissants rencontrés par l’enfance, afin de peser sur les décisions des gouvernements.

Innocence en Danger dans le monde